Définition

La grande majorité des tumeurs de l’œsophage sont des cancers. Deux types de cancers de l’œsophage existent : le carcinome épidermoïde et l’adénocarcinome. Ces tumeurs touchent plus fréquemment les hommes autour de 50 ans. L’intoxication alcoolo-tabagique prédispose à l’apparition d’un carcinome épidermoïde et l’adénocarcinome touche lui souvent des patients ayant un reflux gastro-œsophagien non traité. Le cancer de l’œsophage est une maladie grave mais la chirurgie, associée aux traitements modernes par radiothérapie et chimiothérapie, peut être un traitement curatif.

Symptômes

Le cancer de l’œsophage est le plus souvent découvert au cours de l’exploration d’une difficulté à avaler (dysphagie). Mais d’autres symptômes doivent alerter : altération de l’état général (amaigrissement, fatigue, perte d’appétit), régurgitations, salivation particulièrement excessive, sensation de corps étranger, d’accrochage alimentaire, douleurs au niveau du sternum, toux à la déglutition, saignement digestif haut…

Traitement

Le diagnostic est posé par un examen endoscopique qui permet de localiser la tumeur et de la biopsier afin de confirmer sa nature.
Le patient est informé du diagnostic de la maladie par son médecin responsable. L’ensemble de la prise en charge à venir du patient est alors exposée. Ces informations sont précisées au cours d’une consultation d’annonce spécialisée.
Un bilan complet est alors réalisé pour évaluer l’extension de la maladie et la possibilité d’une chirurgie. A la suite de ce bilan, qui sera coordonné par le gastroentérologue ou le chirurgien, le dossier du malade est discuté dans une réunion de concertation pluridisciplinaire et un traitement est proposé au patient.
Le traitement chirurgical peut être proposé dans un premier temps ou suite à la réalisation d’une chimiothérapie qui peut être associée à une radiothérapie.
Cette intervention chirurgicale doit être précédée d’une mise en condition indispensable : arrêt du tabac et/ou de l’alcool, bonne hygiène bucco-dentaire, kinésithérapie respiratoire préopératoire, bon état nutritionnel préopératoire.
Un cathéter péridural est fréquemment posé par l’anesthésiste au bloc opératoire avant d’endormir le patient. Il permet de bien gérer la douleur du patient en postopératoire et est retiré quelques jours après l’intervention.
La chirurgie comporte un temps abdominal qui consiste à libérer l’estomac et le transformer en un tube (gastroplastie). Le deuxième temps est thoracique ou cervical, il consiste à réaliser une incision entre les côtés (à droite) ou au niveau du cou (à gauche) pour retirer l’œsophage et le remplacer par le tube gastrique. Notre équipe a un rôle national dans le développement et l’enseignement de la laparoscopie avancée, permettant de traiter par une technique minimale invasive des pathologies graves dans des organes difficilement abordables tel que l’oesophage. Ainsi nous réalisons régulièrement le temps abdominal de l’oesophagectomie par voie laparoscopique.
En postopératoire, le patient est hospitalisé pendant quelques jours en réanimation chirurgicale. Il aura une sonde naso-gastrique ainsi qu’un drainage thoracique. Il sera réalimenté au 5ème jour postopératoire. L’infection pulmonaire est la complication la plus fréquente. Une fistule (fuite d’une suture digestive) peut également survenir dans les premiers jours. Elle peut nécessiter un drainage par voie radiologique, un traitement endoscopique ou encore chirurgical. Il est autorisé à sortir de réanimation quand les drains thoracique ont été retirés. Après quelques jours dans le service de chirurgie il peut renter à son domicile ou dans un service de rééducation si besoin.
Le patient est systématiquement revu en consultation au bout de 3 semaines puis tous les 3 à 6 mois pendant au moins 3 ans.