Définition
Les tumeurs du foie peuvent être malignes (essentiellement le carcinome hépatocellulaire et les métastases hépatiques d’un cancer touchant un autre organe) ou bénignes (kyste biliaire, angiome, hyperplasie nodulaire focale et adénome).
Symptômes
Ces différentes tumeurs peuvent être découvertes au cours d’un bilan d’imagerie médicale fait de manière systématique ou au cours de l’exploration de certaines maladies pouvant les favoriser (cirrhose pour le carcinome hépatocellulaire, cancer du colon ou d’un autre organe pour les métastases). Moins fréquemment des douleurs de l’hypochondre droit et/ou une altération de l’état général (fatigue, perte d’appétit, amaigrissement) peuvent faire découvrir ces lésions.
Traitement
Le diagnostic est posé par un ensemble d’arguments recherchés à l’examen physique du patient, lors d’une prise de sang et à l’imagerie (échographie, scanner ou IRM). Dans certains cas un biopsie de la lésion (ponction sous scanner ou sous échographie) peut être nécessaire.
Suite à ces examens, une prise en charge spécifique est proposée :
En cas de tumeur maligne
Le patient est informé du diagnostic de la maladie par son médecin responsable. L’ensemble de la prise en charge à venir du patient est alors exposée. Ces informations sont précisées au cours d’une consultation d’annonce spécialisée.
Un bilan complet est alors réalisé pour évaluer l’extension de la maladie et la possibilité d’une chirurgie. A la suite de ce bilan, qui sera coordonné par le gastroentérologue ou le chirurgien, le dossier du malade est discuté dans une réunion de concertation pluridisciplinaire et un traitement est proposé au patient.
Le traitement de ces tumeurs est essentiellement chirurgical. En cas de contre-indications ou d’impossibilité à la chirurgie, un traitement transcutané radiologique peut être proposé.
Le chirurgie peut être associée à une chimiothérapie, et peut nécessiter une préparation préalable du foie par des gestes radiologiques (embolisation portale, chimioembolisation artérielle).
La chirurgie du foie se fait classiquement par laparotomie. Notre équipe a une expérience avancée dans la prise en charge chirurgicale des tumeurs du foie par une approche minimale invasive (laparoscopie classique ou chirurgie par trocart unique). Cette expertise nous a permis d’avoir une portée internationale contribuant à l’enseignement, la diffusion et l’élaboration d’un consensus international sur la chirurgie laparoscopique du foie. L’intervention consiste à retirer chirurgicalement la partie de foie atteinte à l’aide d’instruments fins introduits dans la cavité abdominale par des incisions infra centimétriques. La partie de foie sectionnée est alors retirée de l’abdomen par une incision de 3 à 5 centimètres réalisée dans la partie basse de l’abdomen (semblable à celle d’une césarienne). Cette chirurgie minimale invasive est parfois même réalisée dans le service à l’aide d’une incision unique de 3 à 5 cm (chirurgie par trocart unique). Cette technique moderne permet une agression moins importante de la paroi, diminue donc la douleur en postopératoire, permet une mobilisation plus précoce et une hospitalisation plus courte.
Après l’intervention, le patient est réalimenté dès le jour suivant et sort du service le plus souvent au bout d’une semaine. Dans certains cas d’hépatectomies larges chez des patients fragiles, une hospitalisation de quelques jours en réanimation chirurgicale peut être nécessaire. Les principaux risques de cette intervention sont pulmonaire, un saignement au niveau de la zone de section ou une fistule biliaire (fuite de bile) qui peuvent nécessiter un traitement radiologique voire une nouvelle intervention.
Le patient est systématiquement revu par le chirurgien en consultation au bout de 3 semaines puis tous les 3 à 6 mois pendant au moins 3 ans.
En cas de tumeur benigne
La majorité d’entre elles ne nécessite pas de traitement chirurgical. La chirurgie se discute dans deux cas : en cas de symptômes (douleurs, saignements…) ou en cas de risque de dégénérescence (évolution vers le cancer). Les principes chirurgicaux ont été décrits dans le chapitre tumeur maligne.
Ces malades souvent jeunes sont probablement les meilleurs candidats à la chirurgie minimale invasive. Ils bénéficient dans notre équipe de la voie laparoscopique voire même de la laparoscopie à trocart unique dans certaines indications.
La surveillance en postopératoire se fait au bout de 3 semaines mais n’est pas prolongée de manière systématique à distance.