Définition

Les hémorroïdes sont des réseaux vasculaires de la marge anale et du canal anal qui sont présents chez tous les individus.
« Ce sont les complications liées aux hémorroïdes qui sont pathologiques ! »
On distingue deux types d’hémorroïdes (internes et externes) selon leur localisation.

Symptômes

Hémorroïdes externes : La thrombose est la principale complication liée aux hémorroïdes externes. Elle correspond à la constitution d’un caillot dans le réseau vasculaire externe. Elle se manifeste par des poussées de douleur anale associées à la présence d’une tuméfaction bleutée au niveau de l’anus, douloureuse à la palpation.
La thrombose peut évoluer selon trois modes : une guérison spontanée, l’évacuation du caillot à travers une ulcération cutanée et la cicatrisation fibreuse entraînant l’apparition d’une marisque (repli cutané inesthétique).

Hémorroïdes internes : Deux complications sont essentiellement associées aux hémorroïdes internes : les saignements et le prolapsus hémorroïdaire.

– Les saignements de sang rouge ou rectorragies surviennent pendant ou juste après la défécation et classiquement éclaboussent la cuvette des toilettes.
Attention !! En cas de rectorragie et malgré la présence d’hémorroïdes, chez un patient de plus de 40 ans ou présentant d’autres symptômes voir en cas d’antécédents familiaux de cancer colo-rectal, une coloscopie totale doit être réalisée.
– Le prolapsus hémorroïdaire est une extériorisation des hémorroïdes internes à travers l’anus. Il n’entraîne pas vraiment de douleur mais plutôt la sensation d’une grosseur, d’une gêne, d’une démangeaison (prurit) et parfois des suintements +/- glaireux.

Traitement

Le diagnostic de pathologie hémorroïdaire ne nécessite le plus souvent pas d’examens complémentaires mais simplement un bon examen clinique du patient !

Pathologie hémorroïdaire externe

En première intention un traitement médical est tenté. Il associe un traitement contre la douleur, anti-inflammatoire, des crèmes ou suppositoires et des médicaments favorisant un bon drainage veineux. C’est un traitement symptomatique ! Dans certains cas l’évacuation chirurgicale du caillot est nécessaire. De manière chronique, la régulation du transit de ces patients, qui sont fréquemment constipés, est un élément fondamental de la prise en charge. Elle associe une alimentation riche en fibre, une bonne hydratation et éventuellement une prescription de laxatifs.
En cas de récidives fréquentes des thromboses, un traitement chirurgical par une hémorroïdectomie pédiculaire (technique dite de Milligan et Morgan) peut se discuter. Elle consiste à retirer chirurgicalement 1, 2 voir 3 des paquets hémorroïdaires. La cicatrisation des plaies chirurgicales (qui ne sont pas refermées) se fait de manière naturelle. Cette chirurgie est réalisée par notre équipe en chirurgie ambulatoire et nécessite une courte anesthésie générale. Le principal risque de cette intervention est un saignement qui peut arriver dans les 48 heures suivantes.
Après l’intervention le patient nécessite un traitement laxatif, un traitement antalgique et il doit réaliser régulièrement des bains de siège. Le patient est revu en consultation 4 à 6 semaines après l’intervention pour vérifier la cicatrisation complète.

Pathologie hémorroïdaire interne

Le traitement médical qui est généralement tenté en première intention est le même que celui recommandé pour la pathologie hémorroïdaire externe. La régulation du transit est là aussi fondamentale !
Un traitement instrumental (réalisé par un proctologue) est tenté dans un deuxième temps. Il peut consister en une ligature élastique (lier les hémorroïdes internes à leur base à l’aide d’un élastique pour entraîner leur atrophie), une sclérose (l’injection dans l’hémorroïde d’un produit qui va boucher le réseau vasculaire) ou une photocoagulation infrarouge (l’utilisation de la chaleur pour atrophier les hémorroïdes).
Le traitement chirurgical est réservé aux cas les plus sévères. C’est-à-dire après échec du traitement médical et instrumental, en cas de saignement récidivant important ou de prolapsus permanent.
Le premier traitement possible est l’hémorroïdectomie pédiculaire (technique dite de Milligan et Morgan) dont on a vu les principes dans la partie concernant les hémorroïdes externes.
Le deuxième traitement est l’hémorroïdopexie (technique de Longo) qui consiste à sectionner par un agrafage la muqueuse de façon circulaire interrompant ainsi le réseau vasculare et raccourcissant le prolapsus. Ce traitement est fait à l’aide d’une pince automatique. Cette intervention peut être réalisée en chirurgie ambulatoire. Elle entraîne généralement peu de douleur et la cicatrisation est assez rapide. Le principal risque de cette intervention est un saignement qui peut arriver dans les 48 heures suivantes. La prescription à la sortie du patient comporte un traitement antalgique ainsi qu’un traitement laxatif.